Le lourd passé du policier violent de Toulon
Le lourd passé du policier violent de Toulon
Source: http://www.leparisien.fr
Par Jean-Michel Décugis – 08 janvier 2019, 21h33
Didier Andrieux, filmé en train de frapper des manifestants samedi à Toulon, avait été sévèrement critiqué par ses propres équipiers en 2007, qui avaient alerté leur hiérarchie. En vain.
«Après plusieurs réunions de groupe ou réunions de commandement, nous avons constaté des troubles du comportement de la part de notre chef de service ». Nous sommes le 20 décembre 2007, une douzaine de policiers du Groupe d’intervention de la police nationale (GIPN) de Marseille, dont le n°2 du service, se fend d’un « compte rendu d’information » pour dénoncer les dérives de leur patron.
Ce courrier assez alarmant que nous avons pu nous procurer est adressé au directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) des Bouches du Rhône et au directeur central de la police nationale (DCPN). Le chef ? C’est Didier Andrieux, le commandant divisionnaire, à la tête de 400 policiers à Toulon (Var), filmé samedi en train de frapper plusieurs personnes en marge de l’acte VIII des Gilets jaunes.
(…)
Des excès d’autoritarisme
A l’époque, le policier, simple commandant, dirige une unité d’élite. Ses hommes qui constituent environ 60% des effectifs de l’unité écrivent à leur hiérarchie « dans le but de sortir de la crise » et « surtout d’éviter qu’un drame ne survienne ». Ils dénoncent des excès d’autoritarisme et des manquements à la sécurité au cours d’opérations. « Ce dernier [Didier Andrieux] a eu à plusieurs reprises une attitude que nous qualifierons de dépressive, démontrée par des larmes, des périodes d’isolement refusant tout dialogue, des attitudes contradictoires, des aveux de pensées suicidaires… ».
Les policiers disposent de plusieurs heures d’enregistrement du commandant effectuées à son insu à travers lesquels l’officier, en pleurs, évoquerait certains dysfonctionnements et confierait son surmenage. La direction centrale de la police nationale envoie aussitôt un émissaire, en l’occurrence un commissaire, pour prendre la température et mener son enquête. La police a-t-elle lavé son linge sale en famille ? Selon nos informations, les enregistrements n’ont pas été pris en compte par l’enquête au motif qu’ils avaient été effectués clandestinement. Et aucun délit n’est apparu, selon une source proche de l’enquête de l’époque.
«Grâce à ses réseaux et son entregent, il est sorti par le haut»
Cependant l’activité du GIPN de Marseille est aussitôt suspendue. Celle-ci ne reprendra que six mois plus tard avec un autre encadrement et d’autres hommes. Les anciens sont contraints d’abandonner les forces d’intervention et sont reclassés dans les brigades de leur choix. Une façon d’acheter leur silence ? En tout cas, l’explosion de l’unité marseillaise ne porte pas préjudice au commandant auquel on confie le poste d’adjoint au chef de la section d’intervention du Raid. Il en partira assez vite après quelques soucis… Il est alors promu comme chef subdivisionnaire au commissariat de La Garde (Var) puis un peu plus tard à la tête du service d’ordre public et du soutien (SOPS) à Toulon.
Nous avons retrouvé Gérald Rivière, l’ancien adjoint de Didier Andrieux au GIPN de Marseille. Comment lui et ses collègues ont-il vécu l’épisode marseillais ? « C’est une injustice. Nous avons été humiliés, sacrifiés alors que Didier Andrieux, grâce à ses réseaux et son entregent, est sorti par le haut » explique l’ex-policier aujourd’hui à la retraite. L’ancien fonctionnaire évoque notamment à l’époque une affaire de travail dissimulé chez des policiers de l’unité étouffée par son chef, mais aussi une intervention ratée maquillée « Cela a été la goutte qui a fait déborder le vase. Car on citait cette affaire comme modèle dans les services d’intervention ».
«Ce qui m’étonne c’est que cela ne soit pas arrivé plus tôt»
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21 janvier 2019 - 9 h 02 min
C’est honteux !!!
14 janvier 2019 - 21 h 15 min
Les agissements du Commandant Didier Andrieux sont encouragés par une dialectique sans équivoque d’un exécutif résolu à tout, pour se maintenir coute que coute au pouvoir, tenue par messieurs Philippe, Castaner et dernièrement Luc Ferry qui en a rajouté une couche en tenant des propos qui constituent un véritable appel aux meurtres de nos compatriotes rappelant de sombres périodes de notre histoire ; « Qu’ils se servent de leurs armes ».
https://www.huffingtonpost.fr/2019/01/08/les-propos-de-luc-ferry-sur-les-armes-des-policiers-et-les-gilets-jaunes-indignent_a_23637392/
Les propos de Luc Ferry ne sont pas à prendre à la légère lorsque l’on connaît l’histoire et que son aïeul Jules Ferry servi à divers titres le premier gouvernement socialiste de notre pays sous l’autorité du président Adolphe Thiers. Funeste page de notre histoire au cours de laquelle en 1870, Adolphe Thiers fit fusiller plus de 60.000 de nos ancêtres… y aurait-il un virus ?
Faut-il rappeler à ces personnages qu’ils ont mis le pays dans un état de ruine, que le peuple à faim et revendique pour ses droits les plus élémentaires, le Droit de grève est inviolable, d’autant que les Gilets Jaunes appliquent ce droit dans la légalité et paisiblement à travers toute la France, et que le Syndicat de la Magistrature a été très clair à ce sujet et s’est même inquiété afin de ne pas brader le droit à manifester.
http://www.syndicat-magistrature.org/Ne-bradons-pas-la-liberte-de-manifester.html
D’autre part, heureusement que dans la Police et dans la Gendarmerie il y a encore des personnes qui ont le sens des responsabilités et tiennent un discours de lucidité et d’apaisement, j’en veux pour preuve :
Pour Michel Thooris, secrétaire général du syndicat France Police —Policiers en colère, qui est lui aussi vent debout contre la mesure, il faut bien faire la différence entre les casseurs et les Gilets jaunes. Il dénonce un certain amalgame fait par le gouvernement:
«Ce type d’individus, qui vont enfoncer la porte d’un ministère, sont des casseurs professionnels et non des Gilets jaunes. C’est facile d’enfiler un Gilet jaune pour un casseur. Je pense que cela arrange Monsieur Griveaux d’expliquer à l’opinion publique française que ces agissements sont en partie le fait de Gilets jaunes. Je conteste cette version des faits. Je suis un professionnel habitué au maintien de l’ordre et je sais très que ce ne sont pas des Gilets jaunes ordinaires qui ont fait cela et monté une opération de cette envergure sur un coup de tête. Ces casseurs ont l’habitude d’infiltrer les manifestations pour s’adonner à des violences que nous condamnons. Ils profitent du mouvement des Gilets jaunes comme ils profitent des mouvements sociaux en général, du 1er Mai ou de manifestations sportives. Ils portent préjudice au mouvement, mais ne sont en rien des Gilets jaunes.»
Mais encore
Alexandre Langlois, secrétaire général du syndicat Vigi-CGT-Police, s’interroge sur une possible stratégie de la tension jouée par l’État:
«En tout cas, on a l’impression qu’ils travaillent pour aboutir à ce résultat. C’est le sentiment que les policiers ont quand ils voient comment ils sont dirigés sur le terrain. Il y a une volonté d’une escalade de la violence afin de décrédibiliser le mouvement plutôt que d’apporter des réponses politiques aux Gilets jaunes. L’État ne peut plus continuer à jouer la confrontation, vu l’état d’épuisement des forces de l’ordre et le fait qu’une partie d’entre eux soutient les propositions des Gilets jaunes sur le pouvoir d’achat. Ces tensions sont créées par des gens dans des bureaux qui ne prennent aucun coup.»
Question posée à Michel Tooris, La fracture est-elle en train de se creuser entre manifestants et forces de l’ordre?
«Je ne pense pas que l’on bascule dans la haine. Il y a des tensions fortes avec certains Gilets jaunes qui ne comprennent pas- et je peux l’entendre- pourquoi ils se retrouvent très encadrés quand ils viennent manifester. Et malheureusement, quand des violences sont commises par des casseurs et que nos collègues ripostent, ils peuvent être touchés. Mais je pense que la population est assez intelligente pour comprendre qu’il est impératif d’assurer le maintien de l’ordre public et de lutter contre les casseurs. On ne peut pas laisser un groupe d’individus rentrer dans l’Assemblée nationale et tout saccager», estime Michel Thooris.
En conclusion par Michel Tooris:
De manière générale, comment ce mouvement des gilets jaunes va évoluer, selon vous, et quelle réponse politique devrait être apportée ?
Je n’ai pas de boule de cristal, mais il y a une radicalisation de certains gilets jaunes. Cette radicalisation est en partie due à la répression policière et aux nombreux blessés côté gilets jaunes. La plupart des casseurs, les vrais, n’ont pas été inquiétés. Ils ne manqueront pas de venir à nouveau semer le désordre au milieu des gilets jaunes si de prochains rassemblements sont organisés. Si le gouvernement cédait sur le RIC, notre syndicat pense que ça mettrait un terme aux manifestations. En outre, France Police-Policiers en colère est favorable à cette évolution démocratique.
L’état dramatique actuel de la France nous plonge tous dans la même galère de misères, indifféremment, toutes les couches de la société sont quasiment à la même enseigne, il n’y a rien à espérer tant que nos « zélites » nous présureront dans ce système monétaire qui nous rive à la dette et ne profite qu’aux banquiers.
Contrairement à ce que pourrait penser le Cdt Didier Andrieux, les Gilets Jaunes œuvrent pour assurer un monde meilleur à l’ensemble de nos concitoyens.
Christian Sébenne