C’est une décision exceptionnelle. Et rare. Un officier supérieur de la Marine nationale a été destitué de deux de ses décorations les plus prestigieuses : la Légion d’honneur et l’Ordre du Mérite. Les deux décrets concernant cette décision visant le capitaine de vaisseau Eric Delepoulle, ex-commandant de la frégate « La Fayette », ont été signés par le président de la République. Elles sont désormais purgées de tout recours car cet officier a été condamné en première instance et en appel à un an de prison avec sursis et une amende de 10 000 € pour « harcèlement moral » après le suicide d’un de ses sous-officiers, Sébastien Wanké en 2010.
« Au-delà des condamnations pénales, je voulais aussi rendre justice à mon fils Sébastien poussé au suicide par harcèlement. Il m’était insupportable que cet officier puisse arborer ces décorations. S’il avait continué son commandement, il y aurait eu d’autres victimes », confie Martine Wanké, 64 ans, la mère de Sébastien, sous-officier marinier qui s’était suicidé à bord du bâtiment de guerre le 15 juin 2010. Il s’était pendu dans le « coqueron » du bâtiment, la réserve des vivres pour la table du commandant.
Ce sous-officier marinier, âgé de 36 ans, était devenu « l’esclave domestique » du pacha de la prestigieuse frégate « La Fayette » selon l’enquête confiée à la gendarmerie maritime. Soumis à des brimades quotidiennes, Sébastien, qui était le maître d’hôtel de son commandant à bord de l’unité, se voyait infliger des notations médiocres. Humilié chaque jour selon l’enquête, il avait fini par se donner la mort. La gendarmerie avait aussi relevé que l’équipage avait fait l’objet de 114 punitions entre juillet 2009 et mai 2010. Un équipage au bord de la mutinerie.
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27 mars 2019 - 11 h 47 min
Je prends connaissance de cet article, et des faits ce jour, 27/03/2019. Aujourd’hui retraité de la gendarmerie, je dois bien dire que ce cas m’a fait souvenir du harcèlement dont moi même j’ai été victime pendant un temps de ma carrière.
Et je peux dire que le droit doit évoluer sur ce point. Le droit pour tous les citoyens, pas que les militaires.
Le harcèlement poussé à son paroxysme, cesse d’être du harcèlement. C’est un POUSSE AU SUICIDE, des actions volontaires et quoique l’on en dise, ce jour, avec un but à atteindre. Ils peuvent se réfugier derrière le mensonge et l’ignorance, mais nous savons tous qu’une personne subissant ces actes la est véritablement poussé à se donner la mort. ET je pense qu’il est temps que le législateur se penche de nouveau sur cette criminalité, qui n’est pas nouvelle mais reconnue.
Quand on harcèle un individu en particulier, quand on le détruit lentement mais surement, et qu’on aboutit à ce que la personne soit se donne la mort soit se mutile, alors le « on » doit être poursuivi pour homicide et violences volontaires. Son arme n’est pas un couteau un pistolet ou autre appareil. Son arme et justement le harcèlement.
Ce POUSSE-SUICIDE, l’arme des lâches, doit être reconnu comme étant un acte volontaire et la peine appropriée à l’effet recherché ou son aboutissement.
Le harcèlement n’est pas l’oeuvre d’une personne à l’intellect faible, non. Il est l’oeuvre d’une personne sachant exactement ce qu’elle fait et à quoi cela peut aboutir.
Mais bon, quoi que j’en dise, il faut avoir connu le harcèlement dans son travail, pour avoir ne serait ce qu’une idée de ce que ressent la victime.
Merci pour vos articles, merci pour votre compassion, merci pour votre travail!!
22 octobre 2018 - 21 h 37 min
Pas mal, mais c’est visiblement grâce à l’action de l’avocat de la famille du défunt et non « l’institution » que ces décorations lui ont été retirées…
Donc aux yeux de son employeur, il reste toujours un dieu du stade !
18 octobre 2018 - 13 h 13 min
Bonjour à tous.
Cet officier supérieur aurait dû être rayé du grand livre de la dette publique. Pas de retraite. Dégradé… C’est un assassin! Un nouveau Capitaine Bligh, ce grand « »administrateur » » colonial britannique et officier de la Royal Navy. Il est surtout connu pour la mutinerie qu’il subit alors qu’il commandait le Bounty avec une main de fer, en avril 1789. S’il avait pu faire fouetter ses hommes, ce capitaine de vaisseau… Qu’il ait ses décorations retirées dans le cadre d’une peine infamante est un minimum. J’espère que les autres officiers qui seront mis en cause dans des faits de harcèlement ou de violences subiront les mêmes affres du déshonneur. Sur votre site, il y en quelques uns. Grandes pensées émues pour ce militaire officier marinier victime d’un système aveugle et complice. V.Y