Le rapport accablant contre l’ex-patronne du CNRS
Le rapport accablant contre l’ex-patronne du CNRS
L’Express révèle que le CEA a commandé un rapport évaluant les travaux d’Anne Peyroche qui a conclu à des fraudes scientifiques.
L’ancienne présidente par intérim du CNRS, le plus grand organisme public de recherche française et ex-conseillère au ministère de la Recherche, Anne Peyroche, a-t-elle signé des articles dans lesquels des données ont été trafiquées ? Pour l’Académie des Sciences, la réponse est claire : oui.
A moins de 50 ans, cette spécialiste en biologie cellulaire est une étoile montante de la recherche hexagonale. Ancienne élève de l’Ecole Normale supérieure de Cachan (promo 91), elle est reçue major à l’agrégation de biochimie en 1994. Cinq ans plus tard, elle soutient une thèse de doctorat avant d’entrer au Commissariat à l’énergie atomique (CEA). En 2010, elle reçoit des mains de la Nobel Françoise Barré-Sinoussi le prix Irène Joliot-Curie de la « scientifique de l’année » décerné à « une jeune femme qui se distingue par un parcours et une activité exemplaire ».
Une carrière fulgurante
Mais cette carrière fulgurante s’est arrêtée subitement en début d’année alors qu’Anne Peyroche était pressentie pour prendre la tête du CNRS après son intérim. Quelques temps avant, le site Pub Peer, connu pour dénoncer des fraudes scientifiques, avait relevé des images retouchées dans ses publications, laissant supposer que les données avaient été bidouillées. Après ces révélations, ses chances de prendre la tête du CNRS se sont envolées. Or, grâce au rapport que nous révélons, on découvre que le CEA avait demandé à l’Académie des Sciences d’enquêter sur le dossier. Pour autant, depuis mai, il a tenu secret ce travail très critique envers sa salariée.
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