DOCUMENT FRANCEINFO. « On m’a pris ma jeunesse », témoigne la jeune femme pompier qui accuse un supérieur de l’avoir violée

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DOCUMENT FRANCEINFO. « On m’a pris ma jeunesse », témoigne la jeune femme pompier qui accuse un supérieur de l’avoir violée

pompier

Source: https://www.francetvinfo.fr

Quand le psychiatre « m’a dit que j’avais été violée, ça a été le début de l’enfer pendant un an. On m’a pris ma jeunesse », témoigne dimanche 29 juillet sur franceinfo Alizée. Cette jeune femme, recrutée chez les sapeurs-pompiers de Paris en juin 2016, accuse l’un de ses supérieurs de l’avoir violée dans l’infirmerie de la caserne le 18 août 2016. Elle a porté plainte en octobre 2017.

Face à ces accusations, la BSPP (brigade des sapeurs-pompiers de Paris) a réagi en affirmant que les hommes concernés avaient « été immédiatement sanctionnés en interne » et qu’elle condamnait « avec la plus grande fermeté toutes déviances contraires à ses valeurs, son éthique et son engagement quotidien ».

Si la jeune femme ne souhaite pas aborder directement les faits, elle revient plus longuement sur la manière dont s’est déroulée son incorporation chez les pompiers et les circonstances qui ont entouré les faits dont elle se dit victime. Elle explique sur franceinfo la succession de harcèlement et de brimades subis avant même le viol, et dénonce l’absence de réaction de sa hiérarchie. Elle explique ressentir la nécessité de parler, pas pour elle mais pour, dit-elle, que les autres femmes pompiers ne subissent pas ce qu’elle a vécu.

franceinfo : Que s’est-il passé à votre arrivée chez les pompiers de Paris ?

Alizée : Le premier jour, je me suis aperçue qu’être une femme, ça ne passe pas inaperçu. J’ai eu affaire à des remarques selon lesquelles j’avais un corps d’enfant. Il y a un sous-officier qui m’a dit que je n’avais pas la carrure. Ce genre de propos, au bout de deux heures, ça déstabilise, mais après on se forge, on se fait un mur et on se dit qu’on est là pour être testée. Mais je ne m’attendais pas à subir tout ce qui s’est passé par la suite. J’ai eu à affaire à une section très fermée d’esprit, très fermée tout court, je me suis mise de côté tout de suite. Par rapport aux cours théoriques, j’adore le secours à la victime et le fait de poser trop de questions d’avoir de bons résultats, cela a dû en froisser plus d’un. On m’a demandé d’arrêter de participer en cours et d’aller voir les gradés pour poser mes questions. Du coup, je me payais des remarques, disant que j’étais une lèche-botte et que ça faisait ‘suceuse’. Au bout d’un moment on ne sait plus sur quel pied danser. Une seule décision s’offre à moi, me taire, me faire toute petite. J’ai eu un pénis dessiné dans mon cahier de cours, un papier avec le mot « dégage » écrit dessus et des préservatifs. Je n’ai jamais su qui en était l’auteur.

Quelle a été la réaction de votre hiérarchie après tout ce qui s’est passé ?

Rien du tout. J’ai tenté de rendre compte par un compte-rendu. J’ai été confrontée au lieutenant-colonel, avec une multitude de gradés derrière mon dos qui ne se gênaient pas pour rigoler. Le lieutenant-colonel me disait clairement que mes propos étaient amplifiés, mensongers, déformés et qu’il fallait que j’exerce une remise en question sur ma personne et que j’étais une fouteuse de merde. Dans l’état dans lequel j’étais j’ai juste baissé les bras. J’avais un sentiment de honte, parce que c’est difficile à assumer ce type d’agressions.

(…)

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  • Commentaire:

Des affaires de harcèlement moral ou sexuel au sein des armées ou au sein de la Gendarmerie Nationale sont régulièrement dénoncées par les médias.   Il ne faut pas se tromper car les médias  dénoncent uniquement des faits dont des femmes sont victimes, car les violences faites aux femmes sont un sujet d’actualité.

Armée média et l’AFAR défendent cette cause, mais la réalité est que le harcèlement moral au travail aux sein des armées, de la Gendarmerie Nationale  touchent aussi de nombreux hommes qui résistent à leur hiérarchie pour respecter le droit et rien que le droit.

C’est dans ces conditions, que certains d’entre-eux  se suicident, ce qui est caché par les enquêtes diligentées de manière partiale pour cacher la vérité. Tout cela pour masquer  ces pratiques déloyales, abjectes et criminelles couvertes au plus haut sommet de la hiérarchie.

Tous ces témoignages  convergent sur les mêmes méthodes employées: le doute émis sur le signalement de la victime, accusée de mentir, la psychiatrisation des problèmes sociaux, l’inefficacité des services d’accompagnement des victimes, des plateformes de signalement et des enquêtes faussées de l’Inspection Générale de la Gendarmerie Nationale (IGGN) pour dédouaner les harceleurs surtout lorsqu’ils font partie de la chaîne hiérarchique et démontrer la mauvaise foi des victimes qui subissent la double peine.

Combien faudra-t-il de morts et de victimes pour qu’enfin les médias, les autorités militaires et politiques adoptent un comportement responsable pour admettre et accepter la réalité du harcèlement au sein des administrations de l’Etat qui est devenue une véritable pratique managériale qui s’exerce en toute impunité et qui est couverte en haut lieu?

Le président de l’AFAR est prêt à témoigner devant les médias, devant la justice, devant les députés et les sénateurs pour apporter les preuves de cette réalité. De nombreux médias nationaux ont été contactés et ont reçu des documents attestant de ce que dénonce l’AFAR et Armée média. La seule réponse obtenue est un silence en retour.

Est-ce cela le courage de la presse? Les journalistes ne sont pas en cause, mais les organes de pouvoir qui empêchent cette vérité d’éclater au grand jour. Toutes les administrations de l’Etat sont touchées par ce phénomène. Il est grand temp  d’ouvrir les yeux et de permettre à ceux qui ont des choses à dire  de le faire!

Ces agissements sont criminels et sont impardonnables!

  • Lire aussi pour exemples:

Harcèlement dans la gendarmerie: «On m’a mise en arrêt maladie d’office sans m’avoir auscultée» Pour lire l’article, cliquer (ICI)

Harcèlement sexuel à la gendarmerie de Joigny: Un an avec sursis requis contre deux gendarmes   Pour lire l’article, cliquer (ICI)

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